dimanche 29 septembre 2013

Diptyque 1: Portrait du jeune homme en personnage



B’jour. J’dois y aller. La pâleur de ses mains. Escusez moi. La mèche brune qui balaie ses cils. R’viens ici. Il peut crier. Plus souvent il tousse. Une toux sèche qu’il maudit à voix basse. Le regard qu’on devine noir fuyant. Les jambes toujours en mouvement, lent. Il semble surgir d’un endroit qu’il n’habite pas vraiment. Il ferme la porte derrière lui mais il est toujours à l’intérieur. C’est à l’intérieur que se trouvent les choses importantes, sérieuses de sa vie. Il passe silhouette pour les autres et pour lui-même. J’vais à la cave. Il s’en va rejoindre l'oubli.

dimanche 22 septembre 2013

Dehors



Passé l’enceinte, se trouvait un escalier. Il s’était attendu à trouver des chantiers. Un paysage dévasté. Il y avait cet escalier qui semblait être sorti de terre pour pouvoir s’amalgamer à la nature environnante. Il lui disait quelque chose.

mardi 17 septembre 2013

Corrugated poem


For the annoyers wanting us to make poems about the autumn leaves,
For the dunces who want one thing and another,
For the singing down and out howlers in the subway,
For the incapables not uttering a word,
These lines are a peace offering.

vendredi 13 septembre 2013

Diablog



Personnage principal: Je n’en peux plus.

Personnage secondaire : Comment ça ?

Personnage principal : J’en ai assez.

Personnage secondaire : Mais on vient juste de commencer.

Personnage principal : N’empêche je n’en peux plus.

Personnage secondaire : Tu veux dire que tu pouvais avant ?

Personnage principal : Ne me fais pas dire ce que je ne veux pas dire !

Personnage secondaire : Mais tu pouvais avant ?

Personnage principal : Tu insistes ?

Personnage secondaire : J’insiste ?

Personnage principal : Tu me cherches ?

Personnage secondaire : Tu pouvais ou tu ne pouvais pas avant ?

Personnage principal : ça n’a rien à voir. Je n’en peux déjà plus de savoir que je vais devoir donner l’impulsion à notre histoire, être de toutes les scènes, être au-devant de toutes les actions.

Personnage secondaire : Qui t’a dit que tu devais ?

Le personnage principal songe.


Personnage secondaire : Je te propose un marché au milieu de ce commencement. Que dirais-tu si à partir de maintenant je prenais ta place ?

samedi 7 septembre 2013

Translation

Cela avait eu lieu en une nuit. Il ne se rappelait plus ce qu’il avait fait la veille. Cela ne ressemblait pas toutefois à d’habituels oublis enivrés. Un long après-midi occupait son esprit.

Le petit chemin qu’il empruntait tous les dimanches pour aller voir son père. Son premier repère : une petite croix en fer rouillé sur laquelle éructaient de petites roses en porcelaine. Le deuxième : un muret déglingué à sa gauche qui ne dissimulait pas une grande bâtisse abandonnée. Le troisième : des rangées de jonquilles desquelles jaillissaient des canetons. Le dernier : un fragile pont de bois en forme d’arche.

Il s’était dit que son père semblait  plus fatigué que la dernière fois. Ils étaient restés assis sur le porche sans dire grand-chose. Ils entendaient juste la respiration du bouledogue à leurs pieds. Le soleil brillait tandis qu’une pluie piquante tombait.
-Je dois y aller.
Il s’était levé. Son père était resté assis paraissant ne pas avoir encore émergé de sa sieste. 
-A la semaine prochaine. N’oublie pas ton sac.

Il s’était retourné une dernière fois et l’avait vu qui s’était levé et lui faisait un petit signe de la main. Il avait accéléré pour s’éloigner au plus vite. Il marchait dans la lumière blanche et froide de ce début de soirée en plein cœur de l’été.
It had happened in a night. He had no remembrance of his actions of the eve. It had nothing to do with alcoholic misgivings. His mind dwelt on a long afternoon.

Every Sunday he walked to visit his father. He had to abide by different landmarks earning him the right to see the lonely house in the countryside in which his parents had lived as long as he could recall. He had to see a rusted iron cross, a broke-down wall and a fragile arch-shaped wooden bridge.

His father seemed more tired than usual. They stayed seated a long time on the porch. They just basked in the scorching sun oblivious of other times and other places.
- It’s time for you to go?
He nodded smiling. His father went inside and came back carrying a paper bag that he gave him.
- See you next week.
- Yes, dad.

He tried to walk away as fast as he can. The moon now shone cruelly on the landscape.



dimanche 1 septembre 2013

Faire pousser un poème en forme d'arbre



                                                                       Les 
                                                         formes             rêves
                                                   de ce                         amalgamés
                                               poème                              devenir arbre
                                         émergent                                       s’élever pour
                                      de ces mots                                      tendre vers l’infini
                                                         ici                          ici
                                                         sentir                     les oscillations
                                                         la vie                     de silhouettes       
                                                        grouiller                  noires
                                                        dans                        en      
                                                        son       essence      bas