mercredi 23 octobre 2013

Embarquement



Au premier plan, surgit un voilier amarré à un quai ; s’y trouvent un homme et une fillette jouant du violon. Un autre homme invite une femme à monter dans l’embarcation. Il décide de se rapprocher de la fresque.  Il regarde cet homme dans les yeux. Il se voit alors. Il est ce personnage.

Le voilier tressaille. Le vent se lève. La musique résonne aigrelette. Il sait que cela ne sera plus bientôt que des échos. La femme qu’il a aidé à monter est assise sur le ponton. Il ne voit que son dos. Elle porte une robe qui semble taillée dans la même étoffe que les voiles qui se gonflent à présent. Il sent l’odeur de la vase qui a quelque chose de pourri. Ils sont partis en direction des îles qui se profilaient sur l’horizon. Il sent palpiter la forêt épaisse et maussade qu’il devine alors près de leurs côtes. 

dimanche 20 octobre 2013

Là-bas





Comme jaillie de la bouche de Neptune, une fresque. Elle lui apparaît couverte de limon peut être conservée dans une grotte sous-marine. Un chapelet d’îles se dégage au final de la vase sur le mur, dans la fresque. 

jeudi 10 octobre 2013

L'aplomb de Neptune



En contrebas, un mur au milieu de la pelouse. Pas en ruine, intact, frangé d’une grille. Comme éjecté d’une construction invisible.

Il est aimanté. La pelouse s’incurve pour le laisser passer. Il contourne le mur. A l’arrière, une puissante tête de Neptune avec sa main aux chairs écumantes et au triton brandi le surplombe. Elle se détache morbide sur la clareté bleuâtre du ciel en un cri silencieux.

jeudi 3 octobre 2013

Diptyque 2: Portrait de la jeune femme en personnage


Adossée à un mur, elle fume. De son visage, on ne voit rien, on ne devine rien sauf sa bouche éclaboussée de vermillion et enchâssée dans une voilette épaisse. Je ne suis que cette fumée. Elle s’abandonne sans le faire. Elle écrase sa cigarette sur le sol. Elle tord ses mains. Je voulais peut-être partir. J’en ressentais sans doute le besoin. Je suis sûre de moi et pourtant tout s’écroule. Elle porte un tailleur noir d’une étoffe si légère qu’elle forme presque une seconde peau. Je ne peux pas vraiment être comme ça.