mardi 19 août 2014

Paris, Texas, Paris





    Ils avaient allumé la télévision. Des chars rentrant dans une ville calcinée. De jeunes chanteurs replets s'égosillant. Un homme en costume gris devant un énorme graphique des cours de la bourse. Une famille aux visages déformés par une dispute. Des rhinocéros en rut. A nouveau les chars. Des gens en rut. Le bras d'une personne ensanglantée. Des gens ont une crise de fou rire. Les rhinocéros. Les gens. Les jeunes chanteurs.

Ils ont appuyé sur le bouton flèche en bas et est apparu sur leur écran ce que vous avez vu ou allez voir.


dimanche 17 août 2014

La parente






Elle rugit , elle est inflexible, immuable, n’a qu’une idée en tête assurer la subsistance de ses petits. Elle a traversé les mers et les océans en une seule lancée sans regarder derrière elle. Elle savait qu’ils l’attendaient. De toutes les nourritures qu’elle leur a préparées et amenées, son gosier regorge. Et s’ils n’en veulent pas, elle aura toujours son cœur de pélican qu’elle pourra arracher et leur offrir.

dimanche 10 août 2014

Déterrer l'anthurium









Rappel des faits suscité par la  découverte d’un nouveau document concernant L’anthurium:    
Il, jeune homme dans sa vingtaine, se remémorait la façon dont il avait pris conscience, dans son enfance, de sa faculté à pouvoir se transformer en choses. Plusieurs situations avaient constitué des catalyseurs-échappatoires : une dispute entre ses parents et un harcèlement de ses camarades d’écoles. Il n’en avait plus fait usage jusqu’au jour où, amené par un dégât des eaux chez ses voisins, un anthurium l’avait fasciné, plante dont la photographie est ici présentée ; fascination ayant provoqué sa transformation mais également son transport chez une autre voisine âgée d’une attention enserrante.

  J’avais perdu connaissance. Au réveil, ce n’était plus que formes indistinctes grisâtres piquetées de points orangés. Je baignais dans une odeur de pièce trop longtemps renfermée. Puis j’ai entendu une mélodie fredonnée à courte portée, interrompue par un raclement de gorge. Je me suis alors rappelé. Mme Jamer. L’anthurium. Moi. J’ai senti ma sève se figer, les nervures de mes feuilles crisser, mon pistil s’affaisser. Ma petite vie restait cernée de cauchemar.

vendredi 1 août 2014

Vase communicant avec Camille Philibert




Evacuant l'envie du repos, elle se courbe sur la feuille blanche. Elle imagine une histoire insensée, de continents découverts grâce aux sextants, avec des paysages où des sapins bordent les crêtes. Juste avant des crépuscules orangés. Ou des nuits sans lunes. Faut voir. Elle a skié dans des forêts où les sapins bouchaient le ciel. Son stylo est au repos. Cette histoire, est-ce qu'elle n'a pas été déjà écrite ? Ne vaudrait-il pas mieux évacuer explorateurs et sextant...inventer du rien, un monde abstrait colonisé par du rien...ou des amibes. Des amibes qui mesureraient la distance des bactéries avec des néo-sextants riquiquis...La difficulté sera de donner corps à des entités microscopiques, elles existent dans une temporalité débarrassée de Pacques, des vacances à la plage et des cadeaux au pied du sapin. Donner vie à ce monde invisible mais déjà grouillant, son stylo s'agite, gribouille quelques mots et de petits croquis, plus question de repos.

Voici le texte de Camille Philibert pour le premier vase communiquant du mois d'août. vous trouverez mon texte sur son blog à cette adresse: ici


PS: Les vases communicants sont des rendez-vous pris entre blogueurs tous les premiers vendredi du mois depuis le 3 juillet 2009 à l'initiative de deux écrivains et blogueurs François Bon et Jérome Denis. La coordination est assurée par Brigitte Célerier sous forme d'un blog à parcourir http://rendezvousdesvases.blogspot.fr/ et d'une page Facebook. Le principe: chacun écrit sur le blog de l'autre, selon la consigne " Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre".