Il déteste les gens lunaires.
Est-ce qu'ils ne ressemblent pas à des perroquets?
Ou selon les jours à des zombies?
Il se le dit comme un perroquet.
Un jour, il décide de faire le test du zombie
En cavale parce que ça l'obsède les lunaires.
Ne fais-tu pas la tournée des cimetières du pays? C'est une question du test du zombie
Qu'il pose à un désigné lunaire
Ce dernier lui répond alors d'un air absent: " Je ne suis pas un perroquet".
Terine de l'atelier poulets.
dimanche 30 novembre 2014
dimanche 2 novembre 2014
La brume se lève
La brume qui se lève au coeur de la ville
Charrie avec elle des torrents de pensées
De passants sommnabules éveillés:
Le cinéphile, The lodger de M.Hitchcock
Le littéraire, les landes des Hauts de Hurlevent
Le voyageur, un air du West End londonien
Le photographe, les paysages de Santu Mofokeng
L'enfant, une nappe de barbapapa sale
Le corbeau, l'idéale atmosphère
L'assassin, les exploits de Jack l'éventeur.
La brume qui se lève au coeur de la ville
Happe toi, moi et vous.
dimanche 19 octobre 2014
Fragmentaire
Dialogue Z, Lee Ufan |
Je peux me permettre de vous parler encore ? Ça avait l’air si beau ces couleurs vues de loin. Je n’avais jamais vu des vêtements aussi colorés. Je n’aurais jamais imaginé qu’on pouvait en acheter. Nous, on portait du gris. Non, il y avait quelque fois des couleurs. C’était lors des cérémonies. Une fois par an et encore si on était invité. La veille, on nous amenait les costumes que l’on devait mettre. Ils étaient différents selon que l’on était dans les tribunes ou participant. Les participants avaient les plus beaux costumes. C’était des couleurs fluorescentes, vert, bleu et rose, des liserés de plumes, des soieries brodées. C’était comme si on se trouvait confronté à une végétation luxuriante, grouillante. Je les voyais se déployer devant moi ces couleurs, ondoyer. J’applaudissais à en avoir mal aux mains, je frappais du pied sur les gradins. On le faisait tous. Peut-être aussi parce qu’on suivait les personnes dans les allées qui nous donnaient le rythme en marquant de leurs talons et d’une main sur leur cuisse la cadence tandis que de l’autre elles tenaient en laisse leur chien de garde.
Quand nos clameurs étaient moins fortes, ils nous encourageaient aux vivats. On s’y abandonnait comme à des lames de fond. On suivait leurs regards sur nous, accrochés à nous. Nous dans leurs yeux. Eux dans notre crâne. Et les couleurs continuaient de s’envoler, s’épanouir, se répandre, dégouliner. On sentait qu’on criait de toutes nos forces. Leurs cris dans nos bouches. Le grognement rentré de leurs chiens comme accompagnement. Au plus fort de l’excitation générale, surgissaient alors devant nous, sur la pelouse du stade, des motifs: fleurs, animaux, monuments, chars, canons pointés vers nous qui s’écartaient, après quelques instants, pour laisser la place en leur centre à la face souriante du Dirigeant. Les accompagnateurs passaient alors rapidement un doigt sur leurs bouches comme lorsque l’on passe la main sur le cou pour signifier un égorgement. Et nos sourires fleurissaient sur nos lèvres comme des roses en sang.
Je me permets de vous parler de ça. Vous avez l’air de douter de ce que je dis, de penser que j’exagère peut-être, que j’imagine sûrement.
dimanche 5 octobre 2014
Nuit dédalique ou le film de la Dame d'Auxerre
Il s’agissait de gagner le Louvre en passant par la pyramide aux parois de verre teintées de nuit. L’heure appartenait aux touristes égarés dans le silence naissant et aux premiers gardiens de rondes nocturnes. Nous devions vite quitter la scène centrale pour rejoindre les coulisses-ruches des ateliers. Avant que les portes ne se referment, l’entrebâillement dévoilait un groupe de blouses blanches au chevet de toiles inachevées. Après un passage dans notre salle, munis de caméras comme de filets à papillons, nous partions à la chasse aux œuvres.
C’est elle qui a eu notre préférence : la Dame d’Auxerre, prêtresse fragile et forte d’un temple grec inconnu. Elle nous a ravis et nous sommes rentrées dans sa nuit dédalique.
dimanche 28 septembre 2014
Je reviens de l'enfer et laissez-moi vous dire c'était merveilleux
Une odeur tenace de parfum pour l’éternité
Une plaisanterie vanité
Des bouches qui apparaissent et disparaissent pour dire le
rien
Les questions dans le vent
Une guerre des porcs : jeunes contre vieux
La poutre dans l’œil
La vanité encore
Ressassements de monologues intérieurs.
dimanche 21 septembre 2014
Une leçon de maître: une lecture de Nicolas Zeimet
Août 2013. Imaginez la médiathèque d’une entreprise presque désertée. Prenez une employée lectrice fervente venue humer l’air des actualités littéraires. Puis DECONNEXION IMMEDIATE. Des lettres capitales blanches sur fond noir et un bandeau « écrit par un collaborateur » de l’entreprise. Elle soupèse le roman, en lit le résumé sur la quatrième de couverture « Paris, demain. Une nuit d’été dans la capitale tentaculaire assommée par la canicule... » et le nom de l’auteur Nicolas Zeimet qu’elle ne connaissait pas. Intriguée, elle se promet de l’emprunter après avoir fait un tour. Lorsqu’elle revient près des rayonnages des nouveautés, il a disparu. Elle a juste le temps de le voir emporté par une personne avant que la porte ne se referme.
Quelques semaines plus tard, une collègue lui en parle. Plutôt que d’emprunter, elle se décide à l'acheter ; elle sait que ce sont des choses fragiles ces premiers romans. Mais une part d’elle souhaiterait pouvoir l’écarter après quelques pages, ne pas l’apprécier ; il y a déjà tellement d'ouvrages qu'elle voudrait lire. Cela sera impossible. Après la lecture, elle est épatée par la maîtrise de la narration et l’imagination de l’auteur de ce premier opus. Il a écrit à la fois un roman d’anticipation, le roman d’une ville et un roman d’apprentissage !
Août 2014. Prenez cette même lectrice. Quelques mois plus tôt, elle a dévoré le deuxième opus de Nicolas Zeimet Seuls les vautours. Il lui a permis d’effectuer un double voyage dans le temps réussissant à la transporter à Duncan’s Creek, un petit village de l’Utah, en 1985 et lui faisant retrouver sa préadolescence de lectrice lorsqu’elle lisait les romans de Jules Verne et Alexandre Dumas.
A l’occasion de la disparition d’une fillette de cinq ans Shawna Twitchell, elle a fait la connaissance de sa mère Mandy, d'un jeune homme Logan Momsen et d'un homme jeune Arlin Gillespie, d’une institutrice Betty Adams, son amant Rick Mayfair, une coordinatrice au bureau du shérif local Rita Davis, un garçon de onze ans et demi Jake Dickinson, ses camarades d’école Samantha Baldwin et Junior, le Dr Jim Pomeroy et son ami Lamar Jones en autres.
Imaginez maintenant que, pour le plaisir de cette lectrice, l’auteur ait accepté de lire un extrait d’une des conversations entre Jim et Lamar qui comptent parmi ses passages préférés de Seuls les vautours.
Imaginez maintenant que tout cela soit la vérité et écoutez ce que se disent les deux hommes.
samedi 13 septembre 2014
L'obscurité première
At the pond the young frogs leap with their new legs,
small yelps of green. Sheer emerald.
You can't imagine. You can't exaggerate
that green.
Or the surprise of the yelps and leaps.
The way they disappear one by one into the pond
as you aproach.
Small emeralds of alarm,
quick terror.
I am prowling, my feet are damp.
I am snatching at things to save my life.
Wait! Where are you going!
That child whom I never saw except in snapshot,
and could not love,
where are you going? Has anything happened until now?
How small the soul, cupped in a child's hand.
Held over the pocked water,
ready to leap and sink and disappear.
First dark, Joyce Carol Oates.
samedi 6 septembre 2014
La ballade du retour
Sur le chemin du retour,
Fourbu de travail dément,
Je me rends sans le savoir à notre rendez-vous.
Si longtemps sans se revoir, voilà qu’il est là.
A la vue de son élégante et noire silhouette,
Je me redresse et creuse mes joues.
Tout doux je m’approche de lui
De velours parant mes pas.
Absorbé je le vois,
Dans le coin de mon œil.
Un instant il cesse alors de picorer la poubelle
Et hôche la tête dans ma direction.
Dans son bec d’or force un bout de pain rassis
Puis s’en va sautillant, le Professeur.
Uccellacci e uccellini, Pasolini.net. |
mardi 19 août 2014
Paris, Texas, Paris
Ils avaient allumé la télévision. Des chars rentrant dans une ville calcinée. De jeunes chanteurs replets s'égosillant. Un homme en costume gris devant un énorme graphique des cours de la bourse. Une famille aux visages déformés par une dispute. Des rhinocéros en rut. A nouveau les chars. Des gens en rut. Le bras d'une personne ensanglantée. Des gens ont une crise de fou rire. Les rhinocéros. Les gens. Les jeunes chanteurs.
Ils ont appuyé sur le bouton flèche en bas et est apparu sur leur écran ce que vous avez vu ou allez voir.
dimanche 17 août 2014
La parente
Elle rugit , elle est inflexible, immuable, n’a qu’une idée en tête assurer la subsistance de ses petits. Elle a traversé les mers et les océans en une seule lancée sans regarder derrière elle. Elle savait qu’ils l’attendaient. De toutes les nourritures qu’elle leur a préparées et amenées, son gosier regorge. Et s’ils n’en veulent pas, elle aura toujours son cœur de pélican qu’elle pourra arracher et leur offrir.
dimanche 10 août 2014
Déterrer l'anthurium
Rappel des faits suscité par la découverte d’un nouveau document concernant L’anthurium:
Il, jeune homme dans sa vingtaine, se remémorait la façon dont il
avait pris conscience, dans son enfance, de sa faculté à pouvoir se transformer
en choses. Plusieurs situations avaient constitué des
catalyseurs-échappatoires : une dispute entre ses parents et un
harcèlement de ses camarades d’écoles. Il n’en avait plus fait usage jusqu’au
jour où, amené par un dégât des eaux chez ses voisins, un anthurium l’avait
fasciné, plante dont la photographie est ici présentée ; fascination ayant
provoqué sa transformation mais également son transport chez une autre voisine
âgée d’une attention enserrante.
J’avais perdu
connaissance. Au réveil, ce n’était plus que formes indistinctes grisâtres
piquetées de points orangés. Je baignais dans une odeur de pièce trop longtemps
renfermée. Puis j’ai entendu une mélodie fredonnée à courte portée, interrompue
par un raclement de gorge. Je me suis alors rappelé. Mme Jamer. L’anthurium.
Moi. J’ai senti ma sève se figer, les nervures de mes feuilles crisser, mon
pistil s’affaisser. Ma petite vie restait cernée de cauchemar.
vendredi 1 août 2014
Vase communicant avec Camille Philibert
Evacuant l'envie du repos, elle se courbe sur la feuille blanche. Elle imagine une histoire insensée, de continents découverts grâce aux sextants, avec des paysages où des sapins bordent les crêtes. Juste avant des crépuscules orangés. Ou des nuits sans lunes. Faut voir. Elle a skié dans des forêts où les sapins bouchaient le ciel. Son stylo est au repos. Cette histoire, est-ce qu'elle n'a pas été déjà écrite ? Ne vaudrait-il pas mieux évacuer explorateurs et sextant...inventer du rien, un monde abstrait colonisé par du rien...ou des amibes. Des amibes qui mesureraient la distance des bactéries avec des néo-sextants riquiquis...La difficulté sera de donner corps à des entités microscopiques, elles existent dans une temporalité débarrassée de Pacques, des vacances à la plage et des cadeaux au pied du sapin. Donner vie à ce monde invisible mais déjà grouillant, son stylo s'agite, gribouille quelques mots et de petits croquis, plus question de repos.
Voici le texte de Camille Philibert pour le premier vase communiquant du mois d'août. vous trouverez mon texte sur son blog à cette adresse: ici
PS: Les vases communicants sont des rendez-vous pris entre blogueurs tous les premiers vendredi du mois depuis le 3 juillet 2009 à l'initiative de deux écrivains et blogueurs François Bon et Jérome Denis. La coordination est assurée par Brigitte Célerier sous forme d'un blog à parcourir http://rendezvousdesvases.blogspot.fr/ et d'une page Facebook. Le principe: chacun écrit sur le blog de l'autre, selon la consigne " Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre".
samedi 26 juillet 2014
Entracte: elephants
Des éléphants avaient décidé de se reposer dans leurs cadres au sommet de quelques marches parisiennes après avoir barri à la performance d’un de leurs pairs dans le Raoul de James Thierrée.
samedi 19 juillet 2014
L'escalier déambulant
Ce spécimen se déplace de vieille ville en vieille ville pour se nicher près d'une cathédrale.
Il a créché quelques temps à Rouen et, malgré son air installé, n'exclut pas la possibilité de quitter Bourges.
samedi 12 juillet 2014
dimanche 29 juin 2014
Coeur irréel
J'ai vu un coeur qui parlait
Libéré de sa cage thoracique
Ses pulsations goulues
Permettaient la circulation des mots.
samedi 31 mai 2014
Conte de la crypte dublinoise
-Je ne reste que quelques minutes, bientôt le silence.
-Tu vas retrouver le chat et le rat?
-Je ne me lasse pas de les regarder.
-ça fait un moment que je ne le peux plus. Tu me raconteras
-Tu sais ils restent toujours eux-mêmes.
-Oui bientôt le silence pour une courte éternité.
jeudi 29 mai 2014
dimanche 6 avril 2014
Evolution intérieure
Elle se met en position de vol, déjà prête au départ
Elle nous somme de la regarder hérisser les dorsales de son épine
Devant elle et derrière elle d'autres créos sont en place.
Nous assistons à un voyage dans le temps.
lundi 31 mars 2014
samedi 22 mars 2014
Page blanche
Crépitements crescendo
Ouverture de l’ère des possibles
Portées de sens, mots, rythmes, signes égrènent des images
Plongée dans des courants infinis
Remontée à la surface
Embarquée sur une barque d’où les rives sépia chantent lento
une mélodie silencieuse
Fin du périple une nouvelle rive.
vendredi 21 mars 2014
samedi 15 mars 2014
Les bouleaux qui aimaient la ville
La nuit dans la réverbération des fenêtres d'immeubles
Nous murmurons
Nous chuchotons
Le jour
Nous observons les passants
Les ombres de leurs silhouettes se mêlant à celles de nos branches
La nuit pour en parler.
vendredi 7 mars 2014
Le coude de la Vierge
Vierge et l'Enfant, Filippo Lippi.
Son voilage flamboie
Et imprime un tatouage de corolles
pourpres à la sanguine.
dimanche 2 mars 2014
Marienbad, l'année dernière
Fenêtre après fenêtre dans le salon des glaces du château de Nymphembourg
Les silhouettes au loin sont celles que j'ai vues l'année dernière à Marienbad.
Dans le jardin se promène maintenant Alain Resnais.
jeudi 27 février 2014
Rose du futur
Rose d'architecte
Rose géométrique
Rose du rêve maternel
Rose vespérale
Emanation de la poussière des villes
Rose du futur.
jeudi 20 février 2014
Le duel
Il s'appelait Phileo Leyrgo. Elle s'appelait Henrietta Eckyatha.
Ils habitaient dans le quartier de Belgravia à Londres.
Leurs parents étaient Sir and Lady Leyrgo et Sir et Lady Eckyatha.
Tout ce monde parlait évidemment un anglais parfait.
Une après-midi, Phileo Leyrgo et Henrietta Eckyatha eurent l'idée d'organiser un duel.
Ils venaient d'avoir cinq ans. Ils étaient nés le même jour.
Ils se sont glissés hors de leurs maisons aux élégantes colonnes blanches.
Ils ont marché longtemps longtemps
Longtemps
Ils sont arrivés dans des rues différentes avec des gens différents qui ne leur ressemblaient pas.
Certains ont voulu même les ramener chez eux mais ils ne se sont pas laissés influencer. Ils avaient leur duel en tête.
Ils se sont arrêtés dans un square décrépit entourés d'arbres maussades. C'était l'endroit idéal.
Ils ont sorti de leurs poches de petits poignards indiens que leurs grands-parents avaient ramené de leur séjour aux colonies.
Ils ont alors appliqués tout ce qu'ils savaient des duels.
Et quand la lame est entrée dans leur coeur, ils ont su qu'ils avaient réussi.
samedi 15 février 2014
Paris snob personne
A sa loge à l'opéra Bastille pour s'immerger dans des Puccini
Daigne déjeuner en semaine dans les salons du Grand Palais
Contemple le jour finissant au Mandarin
Caresse subreptice des Ménines de Witkin sur papier nacré déguisées en elles-mêmes
Et s'écrase dans son aston enveloppée dans son manteau de cashemire.
Daigne déjeuner en semaine dans les salons du Grand Palais
Contemple le jour finissant au Mandarin
Caresse subreptice des Ménines de Witkin sur papier nacré déguisées en elles-mêmes
Et s'écrase dans son aston enveloppée dans son manteau de cashemire.
vendredi 7 février 2014
L'hôpital
Dans deux cadres, derrière la vitrine,
Salle d'opération n°1: deux médecins lèvent leurs bras sous les néons verts
Salle d'opération n°2: un médecin et une infirmière inclinent la tête sous les néons roses
Hors cadres: les corps anonymes.
Le monde est une salle d'opération.
mercredi 5 février 2014
La machine de PPP
Vouloir voler la machine de PPP
Pour sentir la poussière de Chia et Rebibbia
S'enrouler autour de mes doigts.
samedi 4 janvier 2014
The pied piper
In the metro the other time the pied piper sang a lovely silvery tune
The coughing, gurgling, one-armed tramps and the snotty, goggled eyed children
Started then to wiggle in a merry trance
Soon accompanied by the wandering fleas.
mercredi 1 janvier 2014
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