dimanche 29 décembre 2013
Une liste du dimanche
Le lustre des succulentes au pastel assombri
Une pie à l'habit bleu noir à l'improviste
La brillance du mot blanc-manger
Les couvertures de livres dans lesquelles on voudrait se blottir
La robe brune et blanche d'un cochon d'inde aux yeux pétillants
Les étendues de livres dans une librairie silencieuse
mercredi 25 décembre 2013
Reflection of mine own eye
Stupefied by the summer
light, I walk
Basking in the humming
human sound around me, I walk
Between the grey tint of
the pavement and the creamy blueness of the skies above, I walk
Drifting airily oblivious
of my name
Slow lapse of silence
Then bouncing against the
looking glass
I did not recognize me.
mercredi 18 décembre 2013
Lon C.
Lon C.
Il
noircit ses paupières écrin de ses sombres yeux nacrés.
Il fait
s’évanouir ses sourcils blanchis dans l’ivoire de son visage meurtrier.
Il coud
un rictus fleuri sur ses lèvres
Ainsi se fabrique un
visage de Lon C.
lundi 2 décembre 2013
Paroles de 807
Vous trouverez quelques 807 que j'ai semés dans le Blog des 807 dont la taulière est Camille Philibert en suivant ce chemin:
http://les807.blogspot.fr/search/label/Nathalie%20Ju19
vendredi 22 novembre 2013
lundi 11 novembre 2013
Mélange
Je peux sentir le piège se refermer. Je sens qu’ils sont
dehors en train de préparer un coup, mettant en place leurs appâts vaudou,
roucoulant au-dessus de ma cuillère et de mon compte-gouttes que j’ai balancés
à la Station Washington Square. Je saute par-dessus un tourniquet et après
avoir descendu deux étages par l’escalator, je prends un train de première qui
s’éloigne du centre-ville… Je viens le voir t’les jours. J’y vais t’les
jours. Mais j’ai pas encore pu emmener quelqu’un avec moi. J’devais attendre le
signe. Je vous donnerai leur adresse dès que vous l’aurez vu. Vous devez le
voir. Quand vous l’aurez vu, il se produira quelque chose.
Libre traduction du Festin Nu de W. Burroughs et La sagesse dans le sang de Flannery O'Connor
dimanche 3 novembre 2013
Salutation
Je
l’ai vue sortir des portes qui communiquent avec le commencement des mondes.
Sur
des étendues bleues, un surgissement de larges entrelacs nés de ce bleu qui se
teintent de blanc, de
noir,
d’ocre, de rose et de jaune interstellaires et s’amalgament pour constituer la
couleur du temps
même.
Elle
a laissé derrière elle tout ça Louise Fuller et elle nous salue.
samedi 26 octobre 2013
mercredi 23 octobre 2013
Embarquement
Au
premier plan, surgit un voilier amarré à un quai ; s’y trouvent un homme
et une fillette jouant du violon. Un autre homme invite une femme à monter dans
l’embarcation. Il décide de se rapprocher de la fresque. Il regarde cet homme dans les yeux. Il se
voit alors. Il est ce personnage.
Le
voilier tressaille. Le vent se lève. La musique résonne aigrelette. Il sait que
cela ne sera plus bientôt que des échos. La femme qu’il a aidé à monter est
assise sur le ponton. Il ne voit que son dos. Elle porte une robe qui semble
taillée dans la même étoffe que les voiles qui se gonflent à présent. Il sent l’odeur
de la vase qui a quelque chose de pourri. Ils sont partis en direction des îles
qui se profilaient sur l’horizon. Il sent palpiter la forêt épaisse et maussade
qu’il devine alors près de leurs côtes.
dimanche 20 octobre 2013
Là-bas
Comme jaillie de la bouche de Neptune, une fresque. Elle lui apparaît couverte de limon peut être conservée dans une grotte sous-marine. Un chapelet d’îles se dégage au final de la vase sur le mur, dans la fresque.
jeudi 10 octobre 2013
L'aplomb de Neptune
En
contrebas, un mur au milieu de la pelouse. Pas en ruine, intact, frangé d’une
grille. Comme éjecté d’une construction invisible.
Il est
aimanté. La pelouse s’incurve pour le laisser passer. Il contourne le mur. A
l’arrière, une puissante tête de Neptune avec sa main aux chairs écumantes et
au triton brandi le surplombe. Elle se détache morbide sur la clareté bleuâtre
du ciel en un cri silencieux.
dimanche 6 octobre 2013
jeudi 3 octobre 2013
Diptyque 2: Portrait de la jeune femme en personnage
Adossée
à un mur, elle fume. De son visage, on ne voit rien, on ne devine rien sauf sa
bouche éclaboussée de vermillion et enchâssée dans une voilette épaisse. Je ne
suis que cette fumée. Elle s’abandonne sans le faire. Elle écrase sa cigarette
sur le sol. Elle tord ses mains. Je voulais peut-être partir. J’en ressentais
sans doute le besoin. Je suis sûre de moi et pourtant tout s’écroule. Elle
porte un tailleur noir d’une étoffe si légère qu’elle forme presque une seconde
peau. Je ne peux pas vraiment être comme ça.
dimanche 29 septembre 2013
Diptyque 1: Portrait du jeune homme en personnage
dimanche 22 septembre 2013
Dehors
Passé l’enceinte,
se trouvait un escalier. Il s’était attendu à trouver des chantiers. Un paysage
dévasté. Il y avait cet escalier qui semblait être sorti de terre pour pouvoir
s’amalgamer à la nature environnante. Il lui disait quelque chose.
mardi 17 septembre 2013
Corrugated poem
For the annoyers wanting us to make poems about the autumn leaves,
For the dunces who want one thing and another,
For the singing down and out howlers in the subway,
For the incapables not uttering a word,
These lines are a peace offering.
vendredi 13 septembre 2013
Diablog
Personnage
principal: Je n’en peux plus.
Personnage
secondaire : Comment ça ?
Personnage
principal : J’en ai assez.
Personnage
secondaire : Mais on vient juste de commencer.
Personnage principal : N’empêche je n’en peux plus.
Personnage
secondaire : Tu veux dire que tu pouvais avant ?
Personnage
principal : Ne me fais pas dire ce que je ne veux pas dire !
Personnage
secondaire : Mais tu pouvais avant ?
Personnage
principal : Tu insistes ?
Personnage
secondaire : J’insiste ?
Personnage
principal : Tu me cherches ?
Personnage
secondaire : Tu pouvais ou tu ne pouvais pas avant ?
Personnage principal : ça n’a rien à voir. Je n’en peux
déjà plus de savoir que je vais devoir donner l’impulsion à notre histoire,
être de toutes les scènes, être au-devant de toutes les actions.
Personnage secondaire : Qui t’a dit que tu devais ?
Le personnage principal songe.
Personnage secondaire : Je te propose un marché au
milieu de ce commencement. Que dirais-tu si à partir de maintenant je prenais
ta place ?
dimanche 8 septembre 2013
samedi 7 septembre 2013
Translation
Cela
avait eu lieu en une nuit. Il ne se rappelait plus ce qu’il avait fait la
veille. Cela ne ressemblait pas toutefois à d’habituels oublis enivrés. Un
long après-midi occupait son esprit.
Le
petit chemin qu’il empruntait tous les dimanches pour aller voir son père.
Son premier repère : une petite croix en fer rouillé sur laquelle
éructaient de petites roses en porcelaine. Le deuxième : un muret
déglingué à sa gauche qui ne dissimulait pas une grande bâtisse abandonnée.
Le troisième : des rangées de jonquilles desquelles jaillissaient des
canetons. Le dernier : un fragile pont de bois en forme d’arche.
Il
s’était dit que son père semblait plus
fatigué que la dernière fois. Ils étaient restés assis sur le porche sans
dire grand-chose. Ils entendaient juste la respiration du bouledogue à leurs
pieds. Le soleil brillait tandis qu’une pluie piquante tombait.
-Je
dois y aller.
Il
s’était levé. Son père était resté assis paraissant ne pas avoir encore
émergé de sa sieste.
-A
la semaine prochaine. N’oublie pas ton sac.
Il
s’était retourné une dernière fois et l’avait vu qui s’était levé et lui
faisait un petit signe de la main. Il avait accéléré pour s’éloigner au plus
vite. Il marchait dans la lumière blanche et froide de ce début de soirée en
plein cœur de l’été.
|
It had happened in a
night. He had no remembrance of his actions of the eve. It had nothing to do
with alcoholic misgivings. His mind dwelt on a long afternoon.
Every Sunday he walked
to visit his father. He had to abide by different landmarks earning him the right
to see the lonely house in the countryside in which his parents had lived as
long as he could recall. He had to see a rusted iron cross, a broke-down wall
and a fragile arch-shaped wooden bridge.
His father seemed more
tired than usual. They stayed seated a long time on the porch. They just
basked in the scorching sun oblivious of other times and other places.
- It’s time for you to
go?
He nodded smiling. His
father went inside and came back carrying a paper bag that he gave him.
- See you next week.
- Yes, dad.
He tried to walk away
as fast as he can. The moon now shone
cruelly on the landscape.
|
dimanche 1 septembre 2013
Faire pousser un poème en forme d'arbre
Les
formes rêves
de ce amalgamés
poème devenir
arbre
émergent s’élever
pour
de ces mots tendre vers l’infini
ici
ici
sentir les oscillations
la vie de silhouettes
grouiller noires
dans en
son essence bas
lundi 26 août 2013
La ballade du Professeur
Les fumeroles raffinées de l'usine embaument mes yeux
L'égosillement des mouettes cadencent la valse fluviale
A l'oreille d'une passante alanguie mon salut en creux
Au pas militaire d'un passant ma considération cordiale
Avancées des trains par déraillements
Pavés désarticulés polis par les averses
Je vois les habitués dans le décor clairement
J'ai toujours suivi des chemins de traverse
Je peux discourir sur n'importe quel sujet
J'interpelle alors cette passante ou ce passant
Ils me regardent quelques fois circonspects
J'ai pourtant traversé l'Achéron cahin-caha
Poudré de suie
J'ai été le Professeur frioulan criant croa
vendredi 23 août 2013
Mirage St Denis
Torpeur des eaux du canal de St Denis
Coulée de vie dans le béton
ça a charrié des péniches au nom d'espérance, des canards civilisés,
Le trouble soudain sur les rives
Un corps sans âge voyageur marin
vendredi 16 août 2013
Interlude: la nostalgie du dragon
Je ne
fais que te rapporter ce que m’a dit un homme me dit-elle. Il est apparu parmi
nous au coeur d’une saison de pluies torrentielles. Il tenait à nous raconter ce
qu’il lui était arrivé.
Un dragon m’est apparu en songe. Il cherchait
à me dire quelque chose. J’ai mis longtemps à comprendre, il me semble. Il
voulait témoigner de sa nostalgie. Celle de son pays natal. Il était venu pour
découvrir notre monde dont il avait entendu parler. Il l’avait un peu parcouru
observant de loin les agissements des humains, curiosité opaque, et les espaces,
genres inconnus. La porte de communication entre votre monde et le mien est une
cascade au pied de la montagne qui se trouve près du village disait-il, dit
encore l’homme. Après ses pérégrinations, il avait rejoint cette chute d’eau.
Il y avait vu alors un autre dragon. Il avait su alors qu’il ne pourrait pas
partir immédiatement. Deux dragons ne peuvent pas emprunter la même voie. Je
m’imprégnais en songe du caractère définitif de la sentence. J’acquérais la
conviction qu’il implorait mon aide pour atténuer son chagrin. Sa nostalgie de
dragon. Eveillé par la morsure de ces impressions, j’ai marché jusqu’à la
cascade. Ils étaient là tous les deux. J’ai reconnu le dragon de mon sommeil
par sa patte droite, une griffe plus longue que les autres. Comme s’ils
n’attendaient que mon arrivée, dès que je me suis installé derrière un rocher,
un combat s’est enclenché. Leurs grandes carcasses se heurtaient avec fracas.
J’ai alors pointé l’arc que j’avais amené vers le dragon qui m’était inconnu.
Ce dernier s’est effrondré en silence. Dans une détonation bleue, mon dragon et
la cascade s’étaient volatilisés.
Je ne
me rappelle plus vraiment de ses derniers mots avant qu’il parte. Je me
souviens juste que les pluies s’étaient tues, me dit-elle.
jeudi 15 août 2013
samedi 10 août 2013
Persistance du souvenir
Penché
à la fenêtre, il se rappelait le jardin en face de la maison. La profusion des
entrelacs du lierre amalgamé à sa façade était associée à ce souvenir par un
effet de surimpression. A la place de l’actuelle colonne blanche, se trouvaient deux poiriers fortement
inclinés, une rangée de chênes, démarcation du commencement de l’ailleurs, et
des massifs d’hibiscus aux corolles bleu violacé. Il voyait maintenant les
fines tiges du lierre se propager par à-coups sur le sol et enserrer les chênes,
les poiriers puis les hibiscus. Il cligna des yeux au moment où tout fut
recouvert. Ce clignement suffit à rétablir la vue du chantier endormi.
lundi 5 août 2013
La vue
Il s'était assoupi dans le bureau de sa maison recouvert de la lumière opalescente d'un après-midi ensoleillé. Il avait vogué quelques temps sur des eaux sombres et miroitantes. La chute du livre qu'il lisait imprimant sur le sol le mot Vertiges l'avait réveillé. Le vent sifflant faisait trembler les vitres de la pièce. Il s'était levé pour jeter un coup d'oeil. Le jardin qui était sa vue habituelle avait disparu. A sa place, s'élevait un chantier sur plusieurs étages. Une immense colonne blanche à l'allure de bambou grimpant trônait au centre. Une grue et une échelle se faisaient face sur son côté droit. Après être resté immobilisé un instant, il avait alors pris cette photo.
jeudi 25 juillet 2013
lundi 15 juillet 2013
le Palais
Au milieu d'un terrain vague, enserré de barres d'immeubles sépia,
un édifice hexagonal en bois gris,
en face de lui des entrepôts aux enseignes rose fluo et boîtes aux lettres en cascade,
il proclame son nom le Palais des glaces.
un édifice hexagonal en bois gris,
en face de lui des entrepôts aux enseignes rose fluo et boîtes aux lettres en cascade,
il proclame son nom le Palais des glaces.
mercredi 10 juillet 2013
l'apprentie
Je tape des mots, je cisèle des phrases, j'observe d'autres phrases incrustées dans des paragraphes.
Je choisis selon mon instinct, je tâte les exercices des artisans confirmés.
Je détruis, je recommence; je suis des modèles, je fais table rase.
Je suis une apprentie déterminée.
samedi 6 juillet 2013
mercredi 26 juin 2013
les jeux sont faits
Les portes s’ouvrent. La façade se téléscope. Un brelan d’as. Une roulette. Les jeux sont faits. Nostalgie d’un mirage qui n’existe déjà plus. La salle s’illumine. Le velours rouge théâtral des sièges s’amalgame au vert sourd des tapis de jeux. Les femmes sortiront fardées de dollars, les hommes suintant les jetons. Leurs faces s’éclairent familières. Mon premier jour. Le jeune croupier. Mon gilet au dos d’ébène satiné. Oui je peux le dire je suis le jeune croupier. Encore singulier, pas encore un reflet dans la pupille dilatée des jouets. Pas encore de voix. Les jeux ne sont pas encore faits.
vendredi 21 juin 2013
L'innommable de Molloy
" Ne pas vouloir dire, ne pas savoir ce qu'on veut dire, ne pas pouvoir ce qu'on croit qu'on veut dire, et toujours dire ou presque, voilà ce qui importe de ne pas perdre de vue, dans la chaleur de la rédaction.
(...pets comptés) Extraordinaire comme les mathématiques vous aident à vous connaître. Dire c'est inventer.
Faux comme de juste. On n'invente rien. On croit inventer, s'échapper, on ne fait que balbutier sa leçon, les bribes d'un pensum appris et oublié, la vie sans larmes, telle qu'on la pleure. Et puis merde."
(...pets comptés) Extraordinaire comme les mathématiques vous aident à vous connaître. Dire c'est inventer.
Faux comme de juste. On n'invente rien. On croit inventer, s'échapper, on ne fait que balbutier sa leçon, les bribes d'un pensum appris et oublié, la vie sans larmes, telle qu'on la pleure. Et puis merde."
lundi 17 juin 2013
A.D
Je ne savais pas ce qu'il avait fait entre les 400 coups et Baisers volés A.D.
Il devait être dans un amour parfait avec Colette. Et puis non elle est bien là Colette mais il est seul.
Toutes ses tentatives d'approche échouent. Seuls les fondus au noirs réussissent à les encadrer ensemble un bref instant.
Il ne cesse finalement de monter vers son appartement sans pouvoir lui parler.
C'était donc cela Antoine et Colette.
Il devait être dans un amour parfait avec Colette. Et puis non elle est bien là Colette mais il est seul.
Toutes ses tentatives d'approche échouent. Seuls les fondus au noirs réussissent à les encadrer ensemble un bref instant.
Il ne cesse finalement de monter vers son appartement sans pouvoir lui parler.
C'était donc cela Antoine et Colette.
samedi 15 juin 2013
boulevard de Ménilmontant
Sortie de métro, station Père Lachaise. Expulsion sur le boulevard de Ménilmontant. Nous avançons voyageurs sur le terre-plein. Chaîne de dos tristes qui s'effrite.
Cernés par les frontières du Styx. Accueillis par les énigmatiques sourires irisés des figures sur les affiches plastifiées de la roulotte bonaventure. La lumière rescapée s'enroule sur nos chevilles.
Ne surtout pas jeter un regard en arrière.
Cernés par les frontières du Styx. Accueillis par les énigmatiques sourires irisés des figures sur les affiches plastifiées de la roulotte bonaventure. La lumière rescapée s'enroule sur nos chevilles.
Ne surtout pas jeter un regard en arrière.
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