dimanche 28 septembre 2014

Je reviens de l'enfer et laissez-moi vous dire c'était merveilleux






Une odeur tenace de parfum pour l’éternité
Une plaisanterie vanité
Des bouches qui apparaissent et disparaissent pour dire le rien
Les questions dans le vent
Une guerre des porcs : jeunes contre vieux
La poutre dans l’œil
La vanité encore
Ressassements de monologues intérieurs.



dimanche 21 septembre 2014

Une leçon de maître: une lecture de Nicolas Zeimet






Août 2013. Imaginez la médiathèque d’une entreprise presque désertée. Prenez une employée lectrice fervente venue humer l’air des actualités littéraires. Puis DECONNEXION IMMEDIATE. Des lettres capitales blanches sur fond noir et un bandeau    « écrit par un collaborateur » de l’entreprise. Elle soupèse le roman, en lit le résumé sur la quatrième de couverture « Paris, demain. Une nuit d’été dans la capitale tentaculaire assommée par la canicule... » et le nom de l’auteur Nicolas Zeimet qu’elle ne connaissait pas. Intriguée, elle se promet de l’emprunter après avoir fait un tour. Lorsqu’elle revient près des rayonnages des nouveautés, il a disparu. Elle a juste le temps de le voir emporté par une personne avant que la porte ne se referme.

  Quelques semaines plus tard, une collègue lui en parle. Plutôt que d’emprunter, elle se décide à l'acheter ; elle sait que ce sont des choses fragiles ces premiers romans. Mais une part d’elle souhaiterait pouvoir l’écarter après quelques pages, ne pas l’apprécier ; il y a déjà tellement d'ouvrages qu'elle voudrait lire. Cela sera impossible. Après la lecture, elle est épatée par la maîtrise de la narration et l’imagination de l’auteur de ce premier opus. Il a écrit à la fois un roman d’anticipation, le roman d’une ville et un roman d’apprentissage !


Août 2014. Prenez cette même lectrice. Quelques mois plus tôt, elle a dévoré le deuxième opus de Nicolas Zeimet Seuls les vautours. Il lui a permis d’effectuer un double voyage dans le temps réussissant à la transporter à Duncan’s Creek, un petit village de l’Utah, en 1985 et lui faisant retrouver sa préadolescence de lectrice lorsqu’elle lisait les romans de Jules Verne et Alexandre Dumas.

  A l’occasion de la disparition d’une fillette de cinq ans Shawna Twitchell, elle a fait la connaissance de sa mère Mandy, d'un jeune homme Logan Momsen et d'un homme jeune Arlin Gillespie, d’une institutrice Betty Adams, son amant Rick Mayfair, une coordinatrice au bureau du shérif local Rita Davis, un garçon de onze ans et demi Jake Dickinson, ses camarades d’école Samantha Baldwin et Junior, le Dr Jim Pomeroy et son ami Lamar Jones en autres.


  Imaginez maintenant que, pour le plaisir de cette lectrice, l’auteur ait accepté de lire un extrait d’une des conversations entre Jim et Lamar qui comptent parmi ses passages préférés de Seuls les vautours.

  Imaginez maintenant que tout cela soit la vérité et écoutez ce que se disent les deux hommes.








samedi 13 septembre 2014

L'obscurité première




  At the pond the young frogs leap with their new legs,
  small yelps of green. Sheer emerald.
  You can't imagine. You can't exaggerate
  that green.
  Or the surprise of the yelps and leaps.
  The way they disappear one by one into the pond
  as you aproach.
  Small emeralds of alarm,
  quick terror.

  I am prowling, my feet are damp.
  I am snatching at things to save my life.
  Wait! Where are you going!
  That child whom I never saw except in snapshot,
  and could not love,
  where are you going? Has anything happened until now?

          How small the soul, cupped in a child's hand.
          Held over the pocked water,
          ready to leap and sink and disappear.


      First dark, Joyce Carol Oates.






samedi 6 septembre 2014

La ballade du retour



Sur le chemin du retour,
Fourbu de travail dément,
Je me rends sans le savoir à notre rendez-vous.
Si longtemps sans se revoir, voilà qu’il est là.

A la vue de son élégante et noire silhouette,
Je me redresse et creuse mes joues.
Tout doux je m’approche de lui
De velours parant mes pas.

Absorbé je le vois,
Dans le coin de mon œil.
Un instant il cesse alors de picorer la poubelle
Et hôche la tête dans ma direction.

Dans son bec d’or force un bout de pain rassis
Puis s’en va sautillant, le Professeur.


Uccellacci e uccellini, Pasolini.net.